Un peu de technique...
Le terme de police de caractères désigne officiellement un ensemble complet, dans un corps donné, de caractères d'une même graisse et d'une même famille (d'un même dessin). Le terme anglais "font" utilisé souvent en informatique, PAO (Publication Assistée par Ordinateur) ou imprimerie, provient du mot français "fonte". En effet, à l'origine les caractères s'obtenaient par moulage du plomb fondu... L'ensemble d'un jeu de caractères faisait partie d'une même coulée, d'une même fonte.
Pour encore compliquer le tableau, il faut distinguer deux catégories de polices, différentes par la manière dont elles sont "construites", ainsi que par leurs possibilités d'utilisation : les polices bitmap et les polices vectorielles, dites aussi "polices contour" (outline, en anglais).
En fait, avec les polices vectorielles qui peuvent se décliner directement en n'importe quelle taille ou graisse, la différence entre fonte et police n'est plus qu'une question de vocabulaire, ou de langue. En français, on parle de police, et de fonte en anglais.
Quel que soit le type de police utilisé, il ne faut pas oublier que moniteur et imprimante n'ont jamais les mêmes caractéristiques. Par conséquent, une même police n'aura pas le même aspect dans les deux cas. Si, au contraire, on désire obtenir le même aspect, il faut utiliser à la fois une police écran et une police imprimante, ou encore traiter selon deux modes différents une même police vectorielle, par exemple de type True Type...
Polices bitmap ("carte de points")
Une police bitmap est un ensemble de caractères décrits par des matrices binaires, des tableaux de points noirs ou blancs. Plus les caractères sont grands, plus il faut de points pour les décrire, et plus le fichier de la police est important. A titre indicatif, un Times gras, en corps 6 occupe approximativement 10 Ko. Le même Times en corps 12 occupe 26 Ko. Toujours en gras, mais en corps 24, le fichier occupe 80 Ko, et 256 Ko en corps 48...
Pour ce type de police, on a besoin d'autant de fichiers de description de police que de corps, de genre, de graisse... Pire, ces attributs se combinent ! Le Times italique gras de corps 12 est différent du Times romain (droit) gras de corps 12... et, de mieux en mieux, il peut être nécessaire de définir des polices différentes selon l'orientation de la feuille (portrait ou paysage). Les polices bitmap consomment donc beaucoup de place, et il convient d'en tenir compte en exploitation courante.
Une autre particularité des polices bitmap est qu'il est difficile de les utiliser dans des tailles autres que celles disponibles. Dès que l'on change la taille d'un caractère (en particulier si on tente de l'agrandir), il apparaît un "effet d'escalier" fort désagréable : les traits inclinés sont formés d'une série de "marches". En effet, lors de l'agrandissement, le logiciel se contente d'augmenter la taille des points constituant le caractère, en les remplaçant par des petits carrés, ainsi que le montre le dessin suivant...

Polices vectorielles
On appelle polices vectorielles, ou vectorisées, des polices dont le contour est considéré comme la juxtaposition d'arcs et de traits, chacun d'eux étant défini par une expression mathématique (ce qu'un "matheux" appelle un "vecteur"). On les nomme parfois aussi des polices "contour" parce que c'est bien le dessin des contours, internes et externes, de chaque caractère qui sont décrits de cette manière.
À partir d'une seule police de cette famille (en réalité à partir d'une seule série de définitions des caractères), le logiciel d'impression a la possibilité de définir, par des commandes "simples" (pour l'utilisateur...), d'autres descriptions de contours, des italiques, des caractères plus gras... Au stade final, ces caractères seront toujours traduits en bitmap, seul forme utilisable pour la visualisation ou l'impression, à l'écran ou sur l'imprimante. Seulement, l'avantage de cette technique vectorielle est pouvoir dessiner tous les cas possibles à partir d'un seul modèle, et donc d'occuper finalement moins de place pour le stockage. Une police vectorielle occupe beaucoup plus de place qu'une police "bitmap" isolée, mais nettement moins que toutes ses "déclinaisons", pour un résultat de meilleure qualité. Par contre, le travail d'impression s'en trouve compliqué, parfois ralenti, par la nécessité de reconstituer tous les éléments dont on a besoin. Voire de faire pivoter les caractères...
La tendance actuelle des logiciels est de faire de préférence appel à des polices vectorisées, tout en gardant la possibilité d'utiliser des polices "bitmap".
Les polices PostScript......
Avec l'adoption du langage PostScript comme norme d'impression, l'utilisation des polices de caractères a pu évoluer, car les modèles d'imprimantes qui disposaient de la technologie PostScript pouvaient s'affranchir de la limitation de la taille.
......Il existe deux types de police PostScript, celles de Type 1 et celles de Type 3.
Les polices Postscript, appelées Type 1 étaient codées par des vecteurs décrivant la forme de chaque lettre plutôt que par des points. L'imprimante se chargeait de recalculer les points lors de la sortie en fonction de sa résolution, c'est ainsi que l'on peut « flasher » un document conçu pour une laser en 1 200 ppp.
Les polices de Type 3 permettant des assemblages de caractères, et les fontes SVG permettant les assemblages de caractères ainsi que la transparence et le remplissage par motifs ou dégradés de couleurs, sont les plus avancées.Les polices TrueTypeLes polices TrueType d'Apple Computer, déclinées aussi aujourd'hui en OpenType par Microsoft, sont équivalentes aux Type 1 d'Adobe à une exception près : leur gestion est entièrement intégrée à Microsoft Windows (à partir des versions 3.0 et 3.1) grâce à un programme spécialisé appelé Adobe Type Manager<(ATM).
Elles ont connu un succès extraordinaire, en grande partie dû au succès de Microsoft Windows lui-même. Longtemps elles ne furent pas beaucoup employées sur l'Apple Macintosh, rendant les échanges difficiles et nécessitant d'utiliser un utilitaire comme Panose pour contourner la difficulté. Ceci est d'autant plus étonnant que TrueType est une création d'Apple Computer
Les polices OpenType
OpenType est un format de polices plein d’avenir. Il a différents avantages. Tout d’abord, comme avec TrueType, l’intégralité de la police – y compris les données bitmap, vectorielles et les informations sur l’approche – sont hébergées dans un unique fichier. Ensuite, ce fichier est multiplate-forme – le même
fichier peut être utilisé indifféremment sur plates-formes Mac ou Windows.
Troisièmement, une police OpenType peut contenir des données vectorielles PostScript ou TrueType, ainsi les milieux professionnels de création, d’impression ou d’édition peuvent continuer à utiliser des polices PostScript. Enfin, OpenType accepte les informations Unicode qui peuvent contenir des milliersde caractères incluant les ligatures de haute-qualité, les glyphes ornés et d’autres caractéristiques typographiques avancées. C’est un réel avantage par rapport à PostScript Type 1 qui est limité à 256 caractères ASCII.
Mac OS X prend en charge de façon native les polices OpenType et les informations Unicode, faisant d’OpenType un excellent choix de formats de polices.
Toutefois, passer aux polices OpenType nécessite un investissement financier puisque vous ne pouvez pas convertir vos polices existantes PostScript Type 1 ou TrueType en OpenType. Adobe vend maintenant une version OpenType de la bibliothèque Adobe Font Folio.
Les polices Dfont
Avec Mac OS X, Apple a introduit encore un nouveau format de police. Dfont (Data Fork TrueType Font) est essentiellement une police TrueType reconditionnée dans un fichier data fork plutôt que le fichier ressources de Mac OS 9. Bien que les polices Dfont soient de grande qualité, ce format est essentiellement utilisé par Apple et il est en réalité juste utilisé comme format de polices système.
Nous ne recommandons pas d’utiliser les formats Dfont dans un environnement professionnel de création, impression ou édition.
Les polices PostScript Multiple Master
Cette police particulière PostScript permet des modifications d’un ou plusieurs paramètres de la police pour créer des variations de la police originale. Bien que les polices Multiple Master fonctionnent sous Mac OS X, elles sont tombées en disgrâce et ne sont plus développées de façon active par Adobe (créateurs du format Multiple Master). Elles ont été la cause de problèmes variés et nous recommandons d’utiliser le moins possible ces polices.
variables pour une police :
• la graisse (maigre ou grasse)
• la chasse (condensée ou expansée)
• la taille optique
Les polices Unicode
Vous avez probablement déjà entendu parler du terme “Unicode” utilisé de différentes façons mais vous ne savez peut être pas ce que cela signifie. Pour les polices, Unicode définit des correspondances de caractères uniques pour plus de 65 000 caractères et glyphes par police. Ainsi, le caractère “A” est présent dans les mêmes correspondances de caractères à travers toutes les polices Unicode.
Dans les versions précédentes de Mac OS, l’encodage de caractère prédominant pour les polices était MacRoman, pas Unicode. Macroman ne spécifie pas des correspondances de caractères exactes, donc des caractères uniques pourraient être reliés avec les emplacement d’autres caractères. Par exemple avec MacRoman, les caractères Dingbat pourraient être mis en correspondance avec les touches du clavier. Le format Unicode spécifie les correspondances exactes pour toutes les lettres, y compris les Dingbats, ce qui offre beaucoup plus de prévisibilité. Pour qu’une application puisse utiliser des polices Unicode, elle doit être “
compatible Unicode”. Si une application n’est pas compatible, il se peut qu’elle affiche un caractère complètement faux d’un emplacement différent de la police.
Les applications Mac OS X développées pour Cocoa sont compatibles Unicode, alors que les applications écrites pour les précédents standard Carbon n’étaient pas forcément compatibles.
Les polices à deux octets
Il est nécessaire d’utiliser des jeux de caractères à deux octets pour les langues asiatiques telles que le japonais, le chinois ou le coréen. Ces langues, qui comportent un grand nombre de caractères, exigent l’utilisation de matériel et de logiciels prenant en charge le format à deux octets. Les caractères à deux
octets utilisent des caractères 16 bits (codage sur deux octets) plutôt que des caractères 8 bits (codage sur un seul octet).
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